Interview d'Ariane Hayate* et Guillaume Laconi*, gérants du fonds EdR SICAV Tricolore Convictions
QUELLES PERSPECTIVES ENTREVOYEZ-VOUS POUR LES MOIS À VENIR NOTAMMENT FACE AU RISQUE DE RALENTISSEMENT ÉCONOMIQUE EN EUROPE ET OUTRE-ATLANTIQUE ?
L’environnement économique en France et en Allemagne est sous contrainte, pour des raisons bien connues dans les deux cas. La baisse des taux initiée par la BCE constitue un élément positif même si ses effets mettront quelques mois à se matérialiser (à l’image du Royaume-Uni et de la Scandinavie où l’assouplissement monétaire, entamé plus tôt, commence à porter ses fruits). Le ralentissement des Etats-Unis est à date mesuré et la première baisse des taux est un signe de l’engagement de la Fed à éviter de prendre du retard. Notons qu’elle a un double mandat sur l’inflation et le marché du travail.
Tout l’enjeu de notre sélection de valeurs consiste à identifier des titres capables de progresser dans cet environnement de marché.
LA FRANCE A RÉCEMMENT TRAVERSÉ DES TURBULENCES POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES. EST-IL TOUJOURS OPPORTUN D’INVESTIR DANS LES ACTIONS FRANÇAISES DANS LE CONTEXTE ACTUEL ?
La performance des actions françaises est sensiblement inférieure au reste de la zone euro depuis le début de l’année (+3% vs +10,5%1). Deux raisons à cela : i) la sous-performance des valeurs du luxe et le recul de certaines valeurs technologiques cotées à Paris (STM et Dassault Systèmes) alors que SAP (Allemagne) et ASML (Pays-Bas) progressent fortement et ii) le risque politique né de la dissolution. Néanmoins, il est important de noter que ces facteurs négatifs se sont manifestés au premier semestre. Depuis la fin du mois de juin le marché français affiche une performance comparable à celle du marché européen. L’attention des investisseurs, initialement centrée sur la politique française, s’est en effet déplacée vers d’autres préoccupations telles que la macroéconomie américaine, l’inflation, les décisions des banques centrales et les résultats d’entreprises. Précisons que les risques politiques et économiques sont de nature différente et que si des phases de stress politique, sont encore possibles, elles sont habituellement brèves et représentent souvent des points d’entrée sur le marché.
Les estimations de bénéfices pour 2024 et 2025 ont par ailleurs déjà été revues à la baisse, un peu plus en France que dans le reste de l’Europe. Rappelons que les baisses de taux initiées par la BCE et plus récemment par la Fed soutiendront l’activité. Enfin, la valorisation du marché français, autour de 12,3 fois les bénéfices à 12 mois2, est inférieure à sa moyenne de long terme et à celle de la zone euro, ce qui constitue un élément de soutien considérable. De plus, entre le rendement du dividende (3,5%) et les rachats d’actions (1,5%), le retour aux actionnaires s’établit à 5%3, ce qui renforce encore l’attractivité des actions françaises.
En conclusion, une sélection de titres rigoureuse sur les actions françaises offre du potentiel pour les investisseurs de long terme.
POUVEZ-VOUS NOUS RAPPELER CERTAINES CARACTÉRISTIQUES DU MARCHÉ FRANÇAIS ?
Il est important de prendre en compte plusieurs caractéristiques structurelles du marché français.
La première est que les 120 plus grandes entreprises cotées à Paris génèrent la très grande majorité de leurs revenus à l’international, avec 83 % de leurs ventes réalisées à l’étranger4. Cela implique que ces entreprises ne sont pas un simple baromètre de l’économie française.
La seconde est la diversité du marché français, tant au niveau sectoriel que thématique. Ainsi, investir dans des entreprises françaises ne se limite pas au secteur du luxe par exemple. Au contraire, dans la quasi-totalité des secteurs, des entreprises françaises se positionnent parmi les leaders mondiaux de leur marché.
Enfin, la cote française est constituée d’entreprises de toutes tailles, ce qui permet une approche de sélection de titres (stock picking) différenciante, quel que soit le contexte économique.
COMMENT SE COMPORTE LE FONDS DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE ?
Alors que le marché français a progressé de 3 % depuis le début de l’année, EdR SICAV Tricolore Convictions affiche une performance supérieure à 7%5. Cette surperformance se reflète dans les classements du fonds, lequel se situe dans le premier ou deuxième décile de sa catégorie, tant depuis le début de l’année que sur des périodes de 1 an, 2 ans et 3 ans6.
Dans un contexte où le leadership a évolué, le luxe ou l’automobile n’étant plus des locomotives du marché, c’est majoritairement la sélection de valeur qui a fait la différence au sein du fonds. Nous pouvons citer des titres comme Esker et Planisware parmi notre poche « souveraineté numérique », Spie ou Saint-Gobain dans les valeurs du pacte vert, Gecina, Coface et Axa au sein des champions cycliques ou encore EssilorLuxottica dans la médecine de demain.
QUEL EST LE POSITIONNEMENT ACTUEL DU FONDS « EDR SICAV TRICOLORE CONVICTIONS » ?
A l’heure actuelle, nous privilégions les valeurs de croissance et de qualité, en maintenant un portefeuille équilibré entre des valeurs défensives et des valeurs cycliques. Ces dernières sont exposées à des tendances structurelles porteuses et non uniquement au cycle économique. Nous restons très vigilants quant au rythme de révision des bénéfices et à la solidité des bilans.
Nous investissons sur l’ensemble du spectre français, avec plus de la moitié des valeurs en portefeuille hors du CAC 40. À noter que les Small et Mid Caps7 (petites et moyennes capitalisations) représentent désormais 27% du portefeuille8, et contribuent significativement à la performance du fonds depuis le début de l’année. Notre sélection bénéficie en outre du regain des fusions-acquisitions sur le segment, à l’image des OPA en cours sur Esker et Exclusive Networks.
POUVEZ-VOUS PARTAGER QUELQUES EXEMPLES DE VALEURS9 DÉTENUES DANS LE PORTEFEUILLE ?
Nous avons profité de l’été agité pour renforcer plusieurs titres en portefeuille. A titre d’exemple, Gecina, foncière d’immobilier de bureaux 100% française, principalement implantée dans le quartier central des affaires parisien, profite d’une demande structurellement supérieure à l’offre en raison de la localisation de ses actifs, ce qui devrait permettre la poursuite de la hausse des loyers lors du renouvellement des baux. Précisions que, pour la première fois en juin dernier, la valeur d’actif du portefeuille de Gecina se stabilise après deux années de recul. Avec un bilan solide et un rendement du dividende de 5,5%, le groupe présente une décote significative par rapport à la valorisation de ses actifs, potentiellement avantageuse dans un environnement de taux plus favorable.
Nous avons également renforcé notre position sur Saint-Gobain, un groupe qui s’est transformé en cédant ses activités les moins dynamiques pour acquérir des sociétés à plus fort potentiel et plus profitables, notamment aux États-Unis et dans la chimie du bâtiment. Le groupe est plus diversifié géographiquement, exposé à la construction neuve comme à la rénovation, aussi bien sur le marché résidentiel que le non résidentiel. Il est surtout très bien positionné sur la thématique de la décarbonation des bâtiments compte tenu de la richesse de son portefeuille de produits. Sa gestion améliorée se traduit par une augmentation régulière des marges et un bilan sain. Bien que de nombreux marchés de la construction connaissent des difficultés, la situation devrait progressivement s’améliorer, aidée par les baisses de taux à venir. Autant d’éléments qui ne sont pas encore pleinement reflétés dans la valorisation du titre.
* L’identité des gestionnaires de fonds dans ce document peut changer pendant la durée de vie du produit.
1. SBF 120 et MSCI EMU, dividendes nets réinvestis, du 29/12/2023 au 19/09/2024. Source : Bloomberg.
2. Source : Factset.
3. Source : Edmond de Rothschild Asset Management (France), Factset.
4. Source : Edmond de Rothschild Asset Management (France), Factset.
5. Source : Edmond de Rothschild Asset Management (France), du 29/12/2023 au 19/09/2024. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps.
6. Source : Classement Morningstar, Classe I-EUR au 13/09/2024. La référence à un classement ou à un prix de cet OPC ne préjuge pas des classements ou des prix futurs de ces OPC ou du gestionnaire.
7. Small Caps : Entreprises avec une capitalisation boursière de 300 millions à 2 milliards d’euros. Mid Caps : Entreprises avec une capitalisation boursière de 2 à 10 milliards d’euros.
8. Source : Edmond de Rothschild Asset Management (France).
9. Les informations et opinions sur les entreprises contenues dans cet article ont été préparées par Edmond de Rothschild Asset Management (France). Bien que ces informations soient considérées comme fiables et n’aient été obtenues que de sources publiques considérées comme fiables, à l’instar des rapports d’entreprises, Edmond de Rothschild Asset Management (France) ne garantit pas leur exactitude ni leur exhaustivité.
PRINCIPAUX RISQUES D’INVESTISSEMENT
L’indicateur synthétique de risque et de rendement des parts A et I note en catégorie 4. L’indicateur de risque note sur une échelle de 1 à 7 cet OPC. Cet indicateur permet d’apprécier le niveau de risque de ce produit par rapport à d’autres OPC et la mention d’une catégorie 1 ne signifie pas que l’investissement est dépourvu de risque. En outre, il indique la probabilité que ce produit enregistre des pertes en cas de mouvements sur les marchés ou d’une impossibilité de notre part de vous payer. Cet indicateur part de l’hypothèse que vous conservez le produit jusqu’à la fin de la période de détention recommandée de cet OPC. Le risque réel peut être très différent si vous optez pour une sortie avant la fin de la période de détention recommandée de cet OPC. Les risques décrits ci-dessous ne sont pas limitatifs :
Risque de perte en capital : Le compartiment ne bénéficie d’aucune garantie ni protection, il se peut donc que le capital initialement investi ne soit pas intégralement restitué même si les souscripteurs conservent les actions pendant la durée de placement recommandée.
Risque lié à la gestion discrétionnaire : Le style de gestion discrétionnaire repose sur l’anticipation de l’évolution des différents marchés (actions, obligations, monétaires, matières premières, devises). Il existe un risque que le compartiment ne soit pas investi à tout moment sur les marchés les plus performants. La performance du compartiment peut donc être inférieure à l’objectif de gestion et la baisse de sa valeur liquidative peut conduire à une performance négative.
Risque actions : La valeur d’une action peut évoluer en fonction de facteurs propres à la société émettrice mais aussi en fonction de facteurs exogènes, politiques ou économiques. Les variations des marchés actions ainsi que les variations des marchés des obligations convertibles dont l’évolution est en partie corrélée à celle des actions sous-jacentes, peuvent entraîner des variations importantes de l’actif net pouvant avoir un impact négatif sur la performance de la valeur liquidative du compartiment.
Risque de liquidité : Les marchés sur lesquels le compartiment intervient peuvent être occasionnellement affectés par un manque de liquidité. Ces conditions de marché peuvent impacter les conditions de prix auxquelles le compartiment peut être amené à liquider, initier ou modifier des positions.
Risque lié aux petites et moyennes capitalisations : Les titres de sociétés de petites ou moyennes capitalisations boursières peuvent être significativement moins liquides et plus volatils que ceux de sociétés ayant une capitalisation boursière importante. La valeur liquidative du compartiment est donc susceptible d’évoluer plus rapidement et avec de grandes amplitudes.
Septembre 2024. Document non contractuel conçu à des fins d’information uniquement. Reproduction ou utilisation de son contenu strictement interdite sans l’autorisation du groupe Edmond de Rothschild. Les informations figurant dans ce document ne sauraient être assimilées à une offre ou une sollicitation de transaction dans une juridiction dans laquelle ladite offre ou sollicitation serait illégale ou dans laquelle la personne à l’origine de cette offre ou sollicitation n’est pas autorisée à agir. Ce document ne constitue pas et ne doit pas être interprété comme un conseil en investissement, un conseil fiscal ou juridique, ou une recommandation d’acheter, de vendre ou de continuer à détenir un investissement. EdRAM ne saurait être tenu responsable d’une décision d’investissement ou de désinvestissement prise sur la base de ces informations. Les OPC présentés peuvent ne pas être autorisés à la commercialisation dans votre pays de résidence. En cas de doute sur votre capacité à souscrire dans un OPC, nous vous invitons à vous rapprocher de votre conseiller habituel. Tout investissement comporte des risques spécifiques. Il est recommandé à l’investisseur de s’assurer de l’adéquation de tout investissement à sa situation personnelle en ayant recours le cas échéant à des conseils indépendants. De plus, il devra prendre connaissance du prospectus, du document d’information clé (DICI) et/ou tout autre document requis par la réglementation locale remis avant toute souscription et disponible sur le site http://funds.edram.com ou gratuitement sur simple demande. « Edmond de Rothschild Asset Management » ou « EdRAM » est le nom commercial des entités de gestion d’actifs du groupe Edmond de Rothschild.
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