Alors que la fin d’année se rapproche, des signes d’amélioration viennent perturber la donne d’un environnement aux perspectives sombres : adoucissement des règles de la politique zéro-Covid en Chine, une économie mondiale globalement en décélération mais moins atone que prévu, très nette décrue des prix du gaz dans le monde et des stocks suffisants en Europe pour passer très vraisemblablement l’hiver, et surtout première inflexion baissière de l’inflation américaine.
On pourra même noter que suite au retrait de l’armée russe de Kherson, la notion de négociations de paix fait son apparition dans le discours du Kremlin et même, selon des rapports de presse, des Occidentaux et des Ukrainiens mais d’une façon plus discrète, ce qui ne conduit à aucune conclusion hâtive mais s’ajoute à la liste des changements récents. Dans ce contexte, les marchés des actions et des obligations sont en nette hausse, et ce depuis le mois d’octobre.
Le ralentissement de l’inflation aux états-Unis rassure
La question de l’inflexion de l’inflation américaine est de loin la plus déterminante car c’est aux États-Unis que la vague d’inflation a commencé et c’est elle qui a eu le plus d’impact sur les marchés cette année. Il va de soi qu’un point de repli ne fait certainement pas une tendance mais on notera malgré tout que le ralentissement de l’inflation s’opère dans les biens et services globalement et non sur quelques postes, ce qui est rassurant. Au regard de la normalisation des prix des matières premières, des coûts du fret et du rétablissement des chaînes de production, le ralentissement des prix des biens est logique. Etant donné la contraction des prix immobiliers et le net tassement des prix des nouveaux loyers, on peut également espérer un ralentissement de l’indice des prix des loyers au second semestre. Pour autant, tant que les salaires continueront de grimper autour de 5%, il sera difficile pour l’inflation de repasser tendanciellement sous les 4%. Or le marché du travail demeure très tendu. À ce titre, il est impossible pour la Fed de baisser la garde mais à tout le moins, le retour de l’inflation vers des niveaux plus raisonnables, pour l’instant fragiles, changerait la donne. Il mettrait un terme à la révision permanente à la hausse des remontées de taux de la Fed, calmerait la volatilité qui était extrême sur les marchés obligataires et donc sur les marchés dans leur ensemble.
Le risque de récession guette toujours
À fin septembre, nous étions encore stratégiquement prudents sur les actions en nous donnant des marges de manœuvre pour être plus tactiques. Nous avions alors progressivement remonté vers la neutralité le poids de nos expositions en actions. Le contexte actuel nous conduit à maintenir un peu plus longtemps ces positions tout en conservant un aspect tactique. En effet, les marchés d’actions se sont déjà bien repris et le risque de récession guette toujours, l’activité mondiale étant en ralentissement et les marges des entreprises en contraction. La visibilité qu’offrent les marchés d’actions reste donc limitée mais nous n’excluons pas une poursuite de la bonne tenue des marchés d’actions d’ici la fin de l’année, surtout si les signes de désinflation se poursuivent.
La question consistant à savoir si le pic d’inflation est passé aux États-Unis est de nature à stabiliser le dollar puisque l’avantage en terme de différentiel de taux avec les États-Unis est de nature à se réduire. Dans ce contexte, il nous semble opportun de remonter nos expositions sur la dette émergente qui doit bénéficier de cette éventuelle inflexion américaine sur les taux et de la stabilisation du dollar, de même que de l’atténuation de la politique zéro-Covid en Chine. Nous augmentons également la duration des portefeuilles avec de la dette gouvernementale ou Investment Grade américaine et restons plutôt prudents sur la duration européenne. En effet, si les marchés anticipent déjà des taux de la BCE remontant un peu au-delà de 2,75%, le niveau élevé d’inflation en Europe et le manque de lisibilité de la politique de la BCE invitent à rester plus mesuré.
A Retenir
- Nous remontons nos expositions sur la dette émergente
- Nous augmentons la duration des portefeuilles avec de la dette gouvernementale ou Investment Grade américaine
- Nous restons plutôt prudents sur la duration européenne
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