Comprendre et adresser les enjeux de notre société, accompagner les grandes tendances qui façonnent l’économie pour plusieurs décennies, donner du sens à ses investissements : la gestion actions thématiques répond à des problématiques structurelles, créatrices de valeur sur le long terme. De plus en plus plébiscitée par les clients, elle a démontré sa capacité à offrir des opportunités à différentes étapes du cycle économique.
Pionnier dans ce domaine avec le lancement d’une stratégie actions santé dès 1985, le Groupe Edmond de Rothschild dispose d’une gamme de fonds diversifiée, innovante, porteuse de convictions affirmées et avec une forte dimension durable, complétée ces dernières années par des stratégies liées au Big Data ou encore au capital humain.
Comment vos stratégies se distinguent-elles dans l’univers de la gestion thématique ?
Jacques-Aurélien Marcireau : Notre stratégie liée au Big Data propose une approche unique. Pour bénéficier du potentiel de création de valeur de la donnée dans tous les secteurs économiques, nous avons mis en place une méthodologie transversale. Nous pouvons ainsi être positionnés jusqu’à 49 % sur des sociétés non technologiques. Nous avons développé, pour cette catégorie de valeurs, un filtre technologique de sélection propriétaire permettant d’analyser leur stratégie numérique et les efforts à déployer. Une quinzaine de facteurs, tels que le montant des investissements, nous permettent de se faire une idée de l’effort que doit déployer une société pour mettre en œuvre sa transformation numérique. L’analyse fondamentale est cruciale.
Nous construisons un portefeuille autour de trois typologies de valeurs avec une approche très sélective sur la qualité de leur modèle d’activité et leur valorisation : « Infrastructures », qui regroupe les entreprises collectant et permettant la mise à disposition des données produites par les acteurs du Big Data ; « Analytics », c’est-à-dire les entreprises éditrices de logiciels permettant l’analyse de ces données ; « Data users », sociétés non technologiques ayant la stratégie numérique la plus adaptée afin de tirer un avantage compétitif de l’utilisation du Big Data. La stratégie cherche à maintenir un profil équilibré sur le plan des secteurs, du style et des capitalisations boursières.
Adeline Salat-Baroux : Lancée en avril 1985, notre stratégie santé, labellisée ISR, est de loin la plus ancienne de la gamme. Nous investissons dans l’ensemble de l’écosystème du secteur, au cœur de l’engagement du Groupe Edmond de Rothschild. L’univers de la santé est très vaste avec quatre grands domaines d’activité : les laboratoires biopharmaceutiques, les biotechnologies, les équipements médicaux et les services de santé. Notre objectif est de tirer parti de la visibilité et de la croissance structurelle du secteur en investissant dans tous ces domaines, à la fois dans les grandes sociétés, piliers du système de santé, et de plus petites entreprises très innovantes.
Nous avons un portefeuille concentré, investi sur une quarantaine de sociétés. Nous maintenons un équilibre entre les différents domaines d’activités et différentes tailles de sociétés. D’un point de vue géographique, le marché américain est, de loin, celui qui présente le plus de profondeur et de diversité. Nous y sommes donc naturellement majoritairement investis. Concernant notre exposition sur les marchés émergents, elle se fait à la fois par le biais d’investissements directs mais également à travers les grandes sociétés européennes ou américaines très présentes sur ces marchés.
Aymeric Gastaldi : Nous avons étoffé notre gamme en novembre 2020 avec le lancement d’une stratégie innovante centrée sur le capital humain, née d’une conviction de longue date, nourrie notamment des résultats robustes d’une étude propriétaire et de bon nombre de travaux de recherche académique. Ils concluent que les entreprises investissant dans le capital humain génèrent des performances supérieures sur le long terme. L’attention portée aux ressources humaines est stratégique selon nous, dans un contexte où la majorité des emplois de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui.
La stratégie associe recherche académique, expertise en sélection de valeurs et investissement responsable. Particulièrement concentré pour refléter nos fortes convictions, le portefeuille se compose d’un peu plus de 40 sociétés qui valorisent les pratiques du capital humain et répondent aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Notre approche, résolument transversale, selon nous la plus pertinente et la plus aboutie, repose sur deux piliers. Ainsi, les entreprises sélectionnées se démarquent pour moitié par la qualité de leur politique RH et pour l’autre, opèrent dans le secteur de l’éducation, de la transmission du savoir et de la protection du salarié. Tout comme pour les autres stratégies de la gamme, nous passons au crible les valeurs éligibles, grâce à notre modèle propriétaire de notation extra-financière, en complément d’une analyse financière approfondie.
Jacques-Aurélien Marcireau : Que ce soit sur le Big Data, la santé, le capital humain ou la transition énergétique, notre gamme actions thématiques se démarque par un élément important : notre approche transversale et diversifiée de chaque thématique.
Nos portefeuilles ne se limitent pas aux valeurs de croissance mais diversifient les styles de gestion, en lien avec l’ADN de notre gestion centrée sur le long terme et visant à générer de la performance dans un cadre de risque maîtrisé.
L’année 2022 a servi de véritable test pour les gestions actions thématiques et a confirmé la pertinence de notre philosophie de gestion. Nos portefeuilles thématiques ont traversé l’année en obtenant de meilleurs ratios performance/risque que leurs indices de référence et que la moyenne des concurrents.
Comment l’innovation façonne-t-elle vos thématiques ?
Jacques-Aurélien Marcireau : L’innovation est au cœur de la thématique du Big Data qui déferle sur de nombreux secteurs et représente une source de création de valeur pour les investisseurs. Grâce aux évolutions technologiques, il est désormais possible de traiter l’abondance d’informations et d’optimiser l’exploitation des données. Les entreprises qui parviennent à tirer parti de cette tendance à long terme ont la capacité de créer de nouveaux produits et services qui les démarqueront de leurs concurrents.
Le Big Data recouvre trois dynamiques : le volume, c’est-à-dire la croissance exponentielle des données générées ; la variété, autrement dit la multiplication des différentes formes d’information (internet, objets connectés, entreprises…) et de formats ; enfin la vélocité, c’est-à-dire l’accélération de la fréquence à laquelle les données sont générées et partagées.
Aymeric Gastaldi : L’innovation façonne également les contours de la thématique du capital humain. La crise du Covid-19 a constitué un véritable crash test pour la qualité des ressources humaines des entreprises : protection des salariés (gel, masques, vaccination…), continuité des activités notamment via l’explosion du télétravail ou encore efforts pour maintenir un climat social de qualité. Des tendances structurelles à l’image du vieillissement de la population ou de l’accélération des nouvelles technologies poussent aussi à l’investissement dans le capital humain pour éviter son obsolescence et renforcer sa performance. Le déficit de candidats à l’embauche incite également les employeurs à innover tant dans l’amélioration des conditions de travail que dans leurs pratiques managériales.
Précisons que nous regardons avec beaucoup d’attention le secteur des technologies de l’éducation, l’EdTech, véritable réservoir d’innovations. Ce marché, peu sensible aux aléas du cycle économique, croît de 15% par an grâce notamment aux besoins grandissants en matière d’apprentissage personnalisé.
Adeline Salat-Baroux : La priorité donnée par les gouvernements à l’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins, engendrant une augmentation régulière et structurelle des dépenses de santé au niveau mondial, constitue un premier moteur de performance pour la thématique. L’innovation en est un deuxième, tout aussi essentiel. Le secteur de la santé est l’un des secteurs qui investit le plus dans la recherche et développement avec des avancées thérapeutiques et des progrès technologiques majeurs et transformant pour le système de santé.
La crise sanitaire a bien entendu été propice aux innovations dans le domaine des vaccins contre le Covid-19 et dans les tests et diagnostics. Les avancées thérapeutiques sont également nombreuses dans l’oncologie, les maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer ou encore le diabète. Des traitements de lutte contre l’obésité viennent d’être approuvés et semblent particulièrement prometteurs.
Comment intégrez-vous les critères ESG ?
Aymeric Gastaldi : Labellisée ISR dès sa création, notre stratégie sur le capital humain met l’accent sur le pilier S (social). Des ressources internes dédiées à l’analyse de la politique sociale de chaque entreprise, encore trop peu couverte par les agences de notations externes, ont été déployées. L’accès à un grand nombre de données est absolument essentiel pour analyser avec précision la culture d’une entreprise. C’est pourquoi il est nécessaire de recueillir des informations de nombreuses sources différentes : de l’entreprise elle-même, mais aussi des parties prenantes, en exploitant les enquêtes auprès des employés comme sur la plateforme Glassdoor et les classements externes tels que « Great place to work ».
Nous avons construit un modèle propriétaire conçu pour analyser et apprécier la politique sociale d’une entreprise. Ce modèle englobe plus de 20 indicateurs clés de performance différents, allant de mesures telles que la rotation du personnel et le nombre d’heures de formation par employé à l’égalité des sexes et à la politique salariale. La collecte de données quantitatives et qualitatives nous permet de comprendre en profondeur la culture de l’entreprise et la dynamique du lieu de travail. Nous revendiquons ainsi une forte expertise interne concernant le domaine social, facteur clé de différenciation. Elle nous permet de développer un dialogue permanent avec les entreprises, ce qui nous aide à évaluer leur stratégie sociale. Ce dialogue fait partie de notre politique d’engagement.
Adeline Salat-Baroux : Labellisée ISR en 2020, l’approche de notre stratégie sur la santé combine exclusion, impact et approche « Best in universe ». Nous nous intéressons aux sociétés qui investissent largement dans la R&D et développent de nouvelles thérapies pour adresser des besoins médicaux encore non traités. Nous privilégions en outre les entreprises qui favorisent un meilleur accès aux médicaments, notamment dans les pays émergents. Nous sélectionnons également les sociétés de service ou de technologie qui participent à une amélioration de l’accès aux soins et de la couverture de santé.
Par ailleurs, nous avons rejoint l’initiative Access to Medicine Foundation (qui regroupe plus d’une centaine de gérants d’actifs et d’investisseurs institutionnels représentant 18 000 milliards d’euros d’actifs sous gestion), dont l’un des objectifs clés est d’inciter les grands groupes pharmaceutiques à œuvrer pour un meilleur accès aux médicaments dans les pays en voie de développement.
Jacques-Aurélien Marcireau : Classée article 8 selon SFDR, notre stratégie Big Data applique la politique d’exclusion d’Edmond de Rothschild AM (France). Par ailleurs, le processus d’investissement du fonds intègre activement les considérations ESG avec l’objectif d’identifier et d’investir dans des entreprises qui ont mis en œuvre de solides pratiques ESG et développent une approche responsable de l’utilisation des données. Depuis sa création, le fonds a toujours mis l’accent sur la qualité de la gouvernance d’entreprise, un pilier essentiel de son processus de sélection de titres afin de s’assurer que les entreprises sélectionnées présentent un bon alignement des intérêts entre la direction, les actionnaires majoritaires et minoritaires.
Quelles sont les perspectives pour 2023 et les secteurs à privilégier ?
Adeline Salat-Baroux : Nous sommes très confiants quant aux perspectives de croissance à long terme grâce à la progression continue des dépenses de santé et la poursuite des innovations. À court terme, l’aspect défensif du secteur renforce son attractivité, dans un contexte économique et géopolitique très incertain.
De nouveaux traitements de lutte contre l’obésité ou dans la maladie d’Alzheimer, développés par Novo Nordisk, Eli Lilly, Biogen ou encore Roche, offrent de belles perspectives pour répondre à des enjeux de santé publique considérables dans les mois qui viennent.
Nous investissons dans diverses innovations thérapeutiques (vaccins, thérapies cellulaires, ARN messager…) et sommes très présents dans le secteur du diagnostic qui va permettre une médecine beaucoup plus personnalisée. Sur le front de la digitalisation, le Big Data et l’intelligence artificielle ouvrent le champ des possibles et suscitent de nombreuses attentes.
Jacques-Aurélien Marcireau : En ce qui concerne les valeurs technologiques, nous avons une conviction marquée sur les éditeurs de logiciels d’aide à la gestion des chaînes d’approvisionnement et logistiques. Les entreprises vont de notre point de vue avoir de plus en plus recours à ce type de logiciels, compte tenu des enjeux environnementaux liés à la supply chain et de la complexité croissante de sa gestion dans un contexte de diversification des fournisseurs. Par ailleurs, nous restons convaincus du potentiel de la thématique de la cyber-sécurité.
Du côté des data users, nous estimons que l’assurance (hors assurance-vie) va créer beaucoup de valeur grâce à la donnée. Nous avons également une forte conviction sur la santé. L’imagerie médicale constitue selon nous un segment prometteur.
Aymeric Gastaldi : En 2023, nous estimons que le marché de l’emploi va rester particulièrement tendu. Dans ce contexte, les entreprises qui réussiront à retenir et attirer les talents en tireront un avantage concurrentiel non négligeable. Nous estimons que certaines entreprises devraient tirer leur épingle du jeu, à l’image d’Hermès, Michelin, Accenture ou encore Medtronic. La MedTech offre selon nous de belles opportunités, notamment dans le domaine de la chirurgie dite « non urgente », concernant par exemple les prothèses.
Les entreprises ne sont pas les seules à comprendre les enjeux liés au capital humain et y apporter une réponse. Les gouvernements sont eux aussi volontaires et allouent des budgets en hausse au secteur de l’éducation, comme au Brésil avec le retour de Lula au pouvoir.
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